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Tensions politiques au Togo, témoignage du kidnapping manqué de Moutawakil Moumouni

18 Octobre 2017

Tensions politiques au Togo, témoignage du kidnapping manqué de Moutawakil Moumouni

Jeune leader politique Togolais, membre de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), Moutawakil MOUMOUNI a manqué de se faire kidnapper ce mercredi 18 octobre 2017. Alors qu’il organisait, ce jour, la marche de l’opposition à Lomé. Ci-dessous son témoignage.

« J’étais très tôt ce matin, vers 07 heures, au point de départ du quartier Adewui (CPP), avec un député de mon parti, pour coordonner les choses à cet endroit ; comme d’habitude.

A mon arrivée, le lieu était complètement bouclé par les forces de l’ordre et une centaine de jeunes cagoulés, armés de machettes et gourdins cloutés qui déambulaient le long de la voie, menaçant les passants. Je suis resté pendant une heure et demie non loin de l’ambassade du Sénégal, à les regarder.

Tensions politiques au Togo, témoignage du kidnapping manqué de Moutawakil Moumouni

Puisque par prudence, je n’avais pas porté le tee-shirt du parti (ANC) en quittant la maison, ils ne m’ont donc pas reconnu et je me suis dissimulé dans un von pour les regarder.

De là, j’ai vu de loin mon ami Benjamin Azoumouvi (qui a été arrêté ce jour, dans la matinée et libéré en fin de journée). J’ai tenté de l’appeler au téléphone, en vain. Par mesure de sécurité,  j’ai pris un zèm (abréviation de Zémidjan, taxi moto) pour m’éloigner de la zone.

Arrivé à Atikoumé, un quartier situé à quelques dizaines de mètres, à l’ouest du lieu. Le temps de descendre de la moto (le zémidjan), un autre ami, paniqué, m’interpelé, me demandant pressément de fuir. Car j’étais suivi par un pick up de couleur blanche que j’ai aussitôt aperçu derrière moi. Ce véhicule était conduit par un homme habillé en tenue militaire.

Tensions politiques au Togo, témoignage du kidnapping manqué de Moutawakil Moumouni

Sautant de la moto, manu militari, j’ai dû trouver refuge dans une maison où on m’a aidé à me sauver par une autre issue d‘entrée.

Après cette scène, des appels des amis du parti au pouvoir, de bonne foi, ainsi que responsables de mon parti se sont multipliés. Me demandant de quitter là où je me trouvais. Ils m’ont même averti de beaucoup d’autres choses ».

Depuis le déclanchement de cette crise politique togolaise, dont l’issue reste toujours incertaine, il est à déplorer la traque des opposants. Chose qui frise la classique stratégie d’intimidation et de musèlement de l’opposition. C’est bien dommage pour la démocratie ! 

 

Marchal Seri         

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